Je rentre à l'hosto pour une grave opération
Est-il bien vrai qu'avec moi tu veux vivre,
Qu'un doux penchant m'a nommé ton vainqueur ?Est-il bien vrai que du feu qui m'enivreUne étincelle a passé dans ton cœur ?Non, ce n'est point un aveugle délire :Je suis aimé, tes lèvres me l'ont dit.Dans tes regards, où les miens ont su lire,En traits de feu mon bonheur est écrit.Mon chérie ! Moitié de moi-même !Ange d'amour ! ange qui m'as charmé !Redis-le-moi ce mot sacré !Enivre-moi du bonheur d'être aimé !Aimé de toi ! vivre au fond de ton âme !De mon image occuper ton réveil !Et quelquefois, dans un songe de flamme,D'un doux prestige agiter ton sommeil !Contre mon sein frémissant de tendresse,Presser ton sein de plaisir palpitant,Et savourer, plein d'une double ivresse,Un siècle entier dans un rapide instant !Comme une rose épanouie à peine,Pour me nommer voir tes lèvres s'ouvrir,Et sur ta bouche, éperdue, hors d'haleine,Sentir mon âme, et trembler, et mourir !Ah ! ce bonheur qu'aux dépens de ma vieAuraient payé ma constance et ma foi,Dieux immortels ! que l'on me porte envie...Ne soyez pas jaloux... ce bonheur est à nous