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Tu es semblable à la vague
Je ne sais d'où tu viens
Tu te gonfles et tu roules vers moi.
Dans le fracas de ton élan
Tu monte sur les galets
Pour envahir, pour immerger.
De ton écume qui m'entoure
Tu dévoiles puissance et faiblesse
Tu me réchauffes ou tu me glaces
Tu caresses ou tu fracasses
De ton fluide opalin.

Je voudrais comprendre, te parler
Je voudrais te saisir, te garder
Déjà tu te retires comme affolée
Cent fois, mille fois
Tu renouvelle tes éternels jeux
Tu gicles sur mon front
La dureté de ton eau saumâtre
Tu y trace de lourds sillons

Tu es semblable à la marée
Ton flux et reflux
Se suivent inlassablement
Je ne sais pas qui te pousse
Tu montes jusqu'à moi
Tu me recouvre totalement
Tu baignes et tu nourris de ta fluidité
Toutes ces formes de vie
Puis tu te retire rapidement
En arrachant et gardant dans ton ventre
Une partie de ces vies
Et une partie de ce qui est moi
Tu es insatiable et insaisissable

Je voudrais te parler, t'apprivoiser
Je voudrais te garder, t'aimer
Je n'ai point la robustesse de ces rochers
Je n'ai pas la force
De contenir tes assauts
Je voudrais que tu t'arrêtes
Juste au moment de ton jusant
Que tu sois marée de morte eau
Je voudrais voir naître
De nouveaux vagissements
Je voudrais que le bruit des vaguettes
Apaisent de leur chant
Les peines que vagues et marées
Ont si habilement suscitées.

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insaisissable amour

Insaisissable amour

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